Oh oui, Angkor !

Passer la frontière entre le Laos et le Cambodge est une formalité, à condition de bien verser petit le dollar de bakchich réclamé par chaque autorité pour le coup de tampon.
De vertueux français n’ont pas voulu s’y plier, on ne les a pas revus de l’autre côté…
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Nous voilà donc à Phnom Penh. Objectif de la journée, obtenir nos visas pour le Vietnam. L’occasion rêvée pour parcourir les rues de la ville à bicyclette et s’imprégner de l’atmosphère si particulière de la capitale, qui court vers son avenir tout en portant le lourd tribut de son récent passé.
Nous mettons ensuite le cap vers Siem Reap, étape incontournable pour tous les touristes qui viennent visiter Angkor. Nous y ferons la connaissance d’Adrien et Céline, deux suisses bons vivants installés au Cambodge, qui en attendant d’ouvrir leur hôtel très prochainement, nous ont fait passer une soirée riche en bonne humeur et pleine de saveurs.
5 heures du matin. Les lampes frontales sont en place et nous donnons nos premiers coups de pédale, bien décidés à remporter notre course contre le soleil. Après 15 kilomètres et une ou deux erreurs d’aiguillage, nous arrivons à bout de souffle, mais juste à temps, pour le voir se lever derrière le temple d’Angkor Wat.
Ouf !
Le site s’étend sur plusieurs dizaines de km² et nous ne sommes pas au bout de nos efforts – on vous passe l’épisode de la crevaison – mais il faut reconnaître que ces temples dégagent quelque chose de fascinant : visages géants taillés dans la pierre, racines qui prennent possession des murs, jeux de miroir dans les bassins de nénuphars…
La nuit tombe et nos paupières avec, plus que quelques tours de roue et nous pourrons nous effondrer, ravis au lit.
Le lendemain, changement de moyen de transport, et c’est en bateau que nous partons pour Battambang.
8 heures de navigation qui nous feront d’abord traverser le lac Tonlé Sap, puis descendre la rivière Sangker, l’occasion de découvrir un Cambodge inédit, celui des villages flottants. Les scènes de la vie quotidienne prennent ici une autre dimension et les riverains s’amusent de nos yeux écarquillés, spécialement les enfants qui ne se lassent pas de nous faire coucou depuis le ponton de leur maison ou leur barque de fortune.
Battambang est une ville encore préservée du tourisme de masse (en revanche elle ne fut pas épargnée par les massacres de masse…) mais dont la campagne alentour, qui montre le Cambodge dans ce qu’il a de plus authentique, mérite largement le détour. Nous sommes partis l’explorer une journée avec Sam, le seul cambodgien parlant khmer avec l’accent québécois.
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A travers les petits villages, les rizières et d’autres tableaux de la vie rurale, il nous a fait partager la culture de son pays. Fin connaisseur de la région, il nous a réservé un final de toute beauté avec l’envol de milliers de chauves-souris dans la lumière du soleil couchant. Féerique.
Est-ce la perspective de devoir bientôt rentrer affronter l’hiver qui nous pousse à vouloir profiter des douceurs tropicales ? Toujours est-il que nous terminons notre séjour par trois nuits sur Koh Rong Saloem, une petite île paradisiaque au sud du pays. Un bateau par jour fait la navette avec la plage sauvage qui accueille nos bungalows de robinsons. Les plus proches habitations sont à une demi-heure de marche. Derrière nous la jungle. Devant nous le vert translucide de la mer. De quoi méditer sur ce beau pays khmer.
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C’est fou ce que je comprends bien le cambodgien sans l’avoir jamais appris !Merci pour ces magnifiques images. Même le chauve sourit !