Grand gandhitisme

Une fois n’est pas coutume, c’est à pied que nous franchissons la frontière entre le Népal et l’Inde, attentifs à ne pas rater le bureau des douanes, planqué entre un vendeur de bric-à-brac et l’épicier du coin.

Sitôt nos passeports tamponnés, nous montons dans un bus gouvernemental – une épave archibondée – et notre périple indien peut commencer !

Après une courte nuit dans un taudis impunément baptisé palace, nous attrapons le premier train du matin pour Varanasi, où nous avons rendez-vous avec le Gange.

Le Gange. Un esprit saint dans un corps pas très sain. Car à l’image des rues, ses berges sont jonchées d’ordures et il n’y a bien que les indiens pour venir s’y laver ou s’y purifier sans en ressortir plus contaminés qu’ils n’y sont entrés.

Marcher en ville aussi demande du courage, car entre l’agitation, la poussière, les animaux, les rickshaws qui jouent des essieux dans un concert de klaxons et les sollicitations incessantes, se frayer un chemin est tout sauf une sinécure.
Sans compter que les cheveux de Meriem sont pour les indiens une attraction majeure, ce qui lui vaut d’être dévisagée à longueur de journée. Peut-être à cause de son air de ressemblance avec feu gourou Sai Baba…

Et pourtant, on finit par s’habituer et petit à petit par pénétrer ce monde si différent du nôtre. Le chaos ambiant passe au second plan et l’on s’attarde sur les couleurs chatoyantes des saris, les pratiques mystiques des prêtres hindous, les enfants qui s’amusent avec trois fois rien et tout ce qui, par delà la misère, fait le spectacle de la vie.

Riches de cette première expérience, nous reprenons le train – une aventure à part entière ! – vers notre prochaine destination, Agra, célèbre pour abriter l’un des joyaux de l’humanité : le Taj Mahal.

On a beau savoir exactement à quoi il ressemble, sitôt qu’il apparaît sous vos yeux, le charme opère et il est impossible de rester de marbre devant pareille splendeur. Est-ce pour cette raison que la brume l’enveloppe d’un voile de pudeur ? Ou simplement pour contrarier le photographe amateur ? Le mystère demeure…

Mais l’heure est venue de nous remettre sur les rails et nous poursuivons notre route vers le Rajasthan, en quête d’autres merveilleux butins.

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