Marche ou crève

Du vert, du vert et encore du vert. Aucune autre couleur à l’horizon, à part le jaune vif du soleil quand il arrive à se faufiler entre les arbres qui nous entourent. Seulement 20 min de marche et nos tee-shirts sont complètement trempés, notre souffle coupé. Nous nous regardons avec PA et les mêmes questions tournent en boucle dans nos têtes. Mais qu’est-ce qui nous a pris ? Pourquoi on aime tant se faire mal ? Cette fois c’est vraiment, mais vraiment la dernière.
Marre des treks à la fin !
Après notre overdose javanaise, nous avions hâte de nous retrouver en pleine nature. Un moment de faiblesse. Les commentaires sur le net étaient pourtant unanimes : l’ascension de ce volcan est extrêmement difficile, il faut être préparé mentalement et physiquement. Mais comme vous le savez, on adore les challenges ! Ne reculant devant rien, nos valises sont prêtes, surtout sous nos yeux d’ailleurs avec l’enchainement des nuits blanches à Java. Nous avons donc choisi la formule express 3 jours et 2 nuits proposée par Ruddy Trekker, une excellente agence locale, dont les membres nous ont chouchouté avant, pendant et après l’ascension.
Dès le premier jour, notre guide Patam annonce la couleur : il faut y aller slowly slowly. Sauf que son slowly à lui correspond à peu de choses près à ma vitesse maximale. Nous dépassons alors les groupes les un après les autres au pas de course. Le dernier kilomètre avant le campement est raide mais la vue qui nous attend spectaculaire. Perchés à 2500m, nous pouvons apercevoir le sommet du Rinjani qui nous nargue du haut de ses 3726m mais surtout admirer le lac couleur émeraude qui s’étend à ses pieds. Nous dînons en contemplant un superbe coucher de soleil et nous nous endormons sur nos matelas en pente, bercés par le bruit du vent sur nos tentes et celui de nos voisins pétomanes.
Le lendemain nous entamons la descente jusqu’au lac, 1000m plus bas, mais curieusement personne ne s’y baignera, préférant la douche brûlante des hotsprings situées juste à côté. Pendant une heure, mes jambes profiteront naïvement de ce jacuzzi, oubliant que le plus dur restait à venir… Trois heures de montée s’apparentant presque à de l’escalade, tout ça pour refaire à l’envers tout le dénivelé de la matinée, mais sur le versant d’en face. Les bolox. Quant à récupérer, ce n’est même pas la peine d’y penser puisque le réveil est fixé à 2h du matin pour l’ascension du sommet.
«Exkiz me Mariana, can we go?» Il faut savoir que Mariana c’est moi en indonésien et que si Patam me demande le feu vert pour le départ, c’est parce que je suis tout simplement le chef de file. Non que je sois une marcheuse hors-pair (quoi que je me défends), mais parce que je suis le maillon faible du groupe, composé de trois danois péteurs dans la force de l’âge, d’un allemand spécialiste du rot saccadé autant que de la randonnée, et de PA, la force tranquille. Sans parler de notre guide Duracell qui n’a qu’un but, arriver le premier au sommet.
Tel Moïse avec son bâton, je guide mes ouailles à la frontale les deux premières heures sans trop de souffrances, grâce à un rythme lent mais régulier. La troisième heure est une toute autre histoire. La pente est extrêmement raide et le sol constitué de cendres volcaniques, si bien qu’un pas en avant est immédiatement suivi de deux en arrière. À mi-course, cuisses et mollets sont en surchauffe, le corassaõ danse la samba et je suis obligée d’abandonner le rythme régulier pour passer en pilotage automatique. Je transmets les commandes à la tour de contrôle. La dernière demi-heure se fera au mental. Je ne sais pas comment j’y suis arrivée mais quel bonheur d’entendre PA me dire « on y est ! » et de partager avec lui la beauté de ce paysage, alors que les premiers rayons de soleil percent tout juste la nuit.
Le trek n’est pas fini pour autant, il nous faudra quatre heures pour dévaler tous les kilomètres avalés depuis deux jours et boucler le parcours, bons premiers. Une descente extrêmement difficile pour les genoux, au point qu’il s’en souviennent encore. Nous arrivons en bas sales et exténués, mais l’esprit déjà ailleurs…
On veut du sable, du soleil, du sommeil, des jus et des pancakes. Ladies and gentlemen, captain speaking, en route pour les Gili ! Parmi ces trois petites îles, nous choisissons Gili Air, havre de paix où nous allons laisser du temps à nos corps pour se remettre de ce traumatisme. Notre teint se hâle peu à peu et nous sentons enfin la douceur du début des vacances.
A
Alors là, nous nous insurgons!!!!! Lire le terme de « début de vacances » de votre plume est indécent pour nous réellement en début de vacances ;-))
Continuez assidument vos récits! Bises bises de tous les 3
Ps: tant qu on aura pas de preuve pour Ruru en Australie, on n y croira pas!
Ce qui est indécent c’est que la fin des vôtres est déjà proche :p
PS: on a passé une si bonne soirée qu’on en a même oublié de prendre une photo avec eux :(
D’abord, il nous reste encore 5 j en Crète, c est énorme! Et 3 j après à Milan(bon ok, on va aller pleurer!)
J’ai l’impression de revoir notre « trek » cap d’agdien…
Nostalgie quand tu nous tiens…