Minas Gerais

Nous aurions pu choisir la solution de facilité qui consistait à visiter le sud proche de Rio, Buzios, Ilha Grande… très renommés pour leurs sublimes praias, mais nous avons préféré nous rendre dans la région des Minas Gerais, patrimoine culturel et berceau de l’indépendance du Brésil.
Nous voilà donc à la Rodoviaria (gare routière, prononcée Hodoviara) de Rio pour un départ à 23h30 direction Ouro Preto. Dans la gare, nous ne sommes pas les seuls touristes,nous croisons un couple de français qui ont l’air d’avoir quelques heures de routardise à leur actif, au regard de leurs cheveux bien gras. Pour un premier long trajet en bus de nuit, bien fatigués par notre visite au Corcovado, nous pensions dormir à poings fermés tout au long des 7 heures nous séparant de notre destination. Mais c’était sans compter le bruit, les lumières, les secousses et les pauses incessantes. Nous débarquons finalement un peu avant 7h devant une baraque qui fait office de gare routière, fatigués, désorientés, gelés par à un air frais inattendu et personne ne comprenant ce qu’on raconte. Autant dire que le mode routard est bel et bien activé.A
Nous nous apprêtions alors à prendre la route recommandée par le Lonely pour atteindre le centre, quand le guichetier nous rit au nez en nous disant que le bus verde est le seul moyen d’y accéder. Bien évidemment aucun bus n’indique sa destination et nous restons donc planté dans un coin à attendre et demander à chaque bus s’il va dans notre direction. Quant à l’arrêt où descendre, ça se jouera une fois de plus au pifomètre.
Parvenus à la fameuse praca Tiradentes sur les coups de 8h, nous pensions naïvement prendre un ptit dej dans un café sympathique pour nous reposer de nos emocoes, avant de chercher une pousada pour la nuit. Mais à Ouro Preto les cafés n’ouvrent apparemment qu’aux alentours de 9h30-10h. Déçus par cette nouvelle, le ventre vide et un peu frigorifiés, nous entamons notre recherche d’un quarto casado à moins de 80 réais. Les premières pousadas affichent un prix supérieur à 100 et nos cuisses commencent déjà à chauffer à force d’arpenter des rues escarpées dont la pente n’est jamais inférieure à 45°. On se promet alors qu’on ne débarquera plus jamais tard le soir ou tôt le matin dans une ville sans avoir fait de réservation au préalable (promesse qui ne sera évidemment jamais tenue, comme vous le verrez dans nos prochains récits).
Au détour d’une ruelle, la tenante d’une petite pousada nous voit tergiverser devant sa porte et sort nous proposer ses services. 120 réais. Nous faisons tout de suite la moue mais elle nous dit de rentrer voir la chambre et qu’elle nous ferait un prix. Là c’est le signe d’une marge de manoeuvre de négo importante qui s’offre à nous, je passe tout de suite en mode roumaine, et fait passer le prix à 80 reais. Bénie soit cette Paola qui nous invite aussitôt à prendre le café. Nous nous servons une tasse chacun mais ne savons pas si nous pouvons profiter du reste du petit dej, faute d’avoir passé la nuit chez elle. L’appel du ventre nous fait oublié toute politesse et nous voilà servis et resservis de cake, pain, fromage, confitures, papaye, avant que la maitresse de maison nous apporte une assiette des fameux pão com quejo (petits pains chauds fourrés au fromage local), absolvant instantanément notre culpabilité feinte.
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C’est donc la panse bien remplie que nous partons heureux à la découverte de cette ville et nous nous laissons errer d’églises en églises, dans le dédale des ruelles d’Ouro Preto. Pour les amateurs d’histoire, veuillez vous référer à wikipedia pour plus de détails.
Cette visite nous a aussi permis de tester un plat régional, tutu maniera, que nous avons commandé sans savoir ce que c’était. Une découverte pour PA et une immondice pour moi. Le seul souvenir culinaire qui me restera de cette expédition sera le meilleur chocolat chaud du monde, mélangé avec des graines de café et une mousse de maracuja sur un lit de chocolat fondu.
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Lendemain, départ matinal pour 4 heures de bus direction Tiradentes. Deux heures suffisent pour faire le tour du village et Tiradentes est certes pleine de charme, mais elle ne vaut pas un tel déplacement ni tout l’engouement des guides touristiques. Nous rentrons donc à São João del Rei plus tôt que prévu et il nous reste 5 longues heures avant de reprendre notre bus pour Rio…
La visite d’une église et du theatre national nous fit comprendre que c’était un jour spécial, la formatuda, cérémonie de remise des diplômes à des jeunes ou moins jeunes étudiants sous les hourras de leurs familles, qui agitaient des banderoles à l’effigie de leur brillantes progénitures tout en se demandant certainement qui étaient cette frisée et ce blanc bec qui s’étaient incrustés à la fête.
Après une pizza vite engloutie, il nous restait encore 2 heures à tuer dans une ville qui se vidait petit à petit et dont l’éclairage devenait aléatoire. Une seule échappatoire, le ciné. Par chance, les films sont en anglais sous titrés portugais et on opte donc pour Sherlock Holmes. Le plus divertissant aura été de voir la bande annonce de Missão Impossivel, dont le nom nous a fait rire un certain temps.
De retour à la rodoviara, nous étions fin prêt pour affronter une deuxième nuit blanche dans un bus local qui promettait d’être plus rudimentaire que le premier.
Une fois rentré à Rio, il nous restera deux précieuses heures de sommeil pour nous reposer avant d’aller sauter en deltaplane.
Quelle vie !
Tutu maniera, que de manières ! Dans quel album de Tintin rencontre-t-on cette phrase ?
« Infect ?!!!… On essaie de se plier aux coutumes locales quand on voyage !… Ou bien alors, on reste chez soi ! … ».
Moi, j’ai fait de la résistance au cucuye péruvien, tout aplati dans mon assiette, les dents en avant. JF a trouvé que cela ressemblait à du lapin